Comme si Cupidon m’avait touché en plein cœur, je rampe à tes pieds, je ne suis plus rien si ce n’est le fruit de l’espoir qui me hante depuis des jours et des nuits.
Cela me semble une éternité, et pourtant, cela me semble si périlleux, et c’est vrai. Plus je réalise ce que je ressens pour toi, plus je comprends que je souffre. Plus j’ouvre les yeux sur ma vie, la tienne, les instants (si rares) que nous avons partagé, plus je comprends cette douleur qui m’habite.
De désillusion en désillusion je comprends que rien ne sera pareil que nos premières discussions. Non, rien. Parce que j’ai fondé des espoirs sur tes mots, qui cachaient seulement tes maux, qui mettaient un masque sur les miens.
La sensation de n’être que le patin de ma propre vie dont je ne sais qui tire les ficelles. Et mon cœur s’épanche, se penche sur les feuilles mortes quand je marche le matin, sur l’oreiller le soir quand je tente de trouver le sommeil.
Je suis perturbée dans cette existence, dans cette dérision et ce désarroi qui me hantent. Toutes les émotions m’habitent et je sais depuis hier que je ne vis du rire aux larmes. Parce que je suis ainsi, avec mes sentiments, mon émotivité qui ne veut pas me quitter.
Aujourd’hui quand je pense à toi…je ne sais que songer, les larmes ? les rires ? Mon cœur est partagé entre ces sentiments.
« Les histoires d’amour c’est comme les voyages en train »
Et je regarde les paysages qui défilent, le ciel qui quitte sa teinte sombre et le jour qui commence à apparaitre. 8 :00. Et ma vie ne ressemble plus à rien.
On sait toujours où le voyage commence, rarement où il finit. Moi je suis dans l’incapacité d’éclairer mon chemin avec un autre nom que le tiens. Alors que j’observe tes photos, je ne peux que me remémorer ce regard et ce sourire dont j’ai pu profiter l’espace d’une soirée. Doux instants…
Des heures où les autres ne nous ont vu comme l’attraction de leurs soirées, comme une source de ragots alors que moi je ne voyais que toi, ton sourire, tes yeux, et je n’entendais que tes mots. Et ton attitude, perdue entre deux eaux que je ne saisis qu’avec difficulté même si elle est naturelle et compréhensible.
Le coup de foudre appartenait, à mon sens, au domaine du rêve, bien que l’esprit rêveur c’était la seule théorie que je me refusais de croire. Et pourtant la première fois que mon regard à croiser celui de M. mon estomac s’est resserré si fort que j’ai compris qu’il m’arrivait quelque chose d’inhabituel.
Le coup de foudre je pensais ensuite que c’est ce genre de chose qui ne peut arriver qu’une fois dans une vie. Une fois parce que trop beau, trop intense, trop entier ce sentiment, trop prenant et déstabilisant à la fois. Trop tout.
Trois années plus tard, le feu s’est éteint, et je pensais que cette sensation s’était consumée dans le brasier de ma vie. Pourtant, l’autre soir, où j’ai pris le temps de t’observer pendant le concert tu semblais si loin, si innaccessible, si beau à la fois. J’étais conquise. Omnubilée. Et pourtant tu étais dans un siège juste devant moi, un peu sur la gauche et tu ne m’as pas vu quand je n’avais [presque] d’yeux que pour toi.
Et discuter avec toi, un peu par hasard, sympathiser un peu par hasard quelques jours après, discuter en instantané jusqu’à une heure tardive…très tardive. Et lire et relire tes mots qui semblaient laisser penser que… Et te voir à cette soirée, discuter, discuter à en oublier de danser, partir à 1 :30 t’inviter chez moi et terminer la soirée a 4 :30 avec des discussions, des rires, et rien d’autre autour de ma petite table. Et puis te regarder partir, se faire la bise, et tenter juste de te prendre la main mais sans insister.
Ne pas détruire ses instants.
Et puis ton message, clair. Net. Précis. Ton cœur encore mal en point, une longue histoire qui se finit, et toi qui est perdu. Mes espoirs anéantis et ma tête qui ne me laisse pas de répis. Je ne pense qu’à toi.
Et te révéler mes sentiments, comme si cela ne suffisait pas de penser à toi nuit et jour, je me suis lancée au travers d’une discussions. Les écrans interposés soulèvent beaucoup de barrières, peut être faudrait il parfois que certaines barrières soient infranchissables.
Tu es perdu, pas prêt à commencer autre chose pour le moment. Et moi qui comprends pour l’avoir vécu, je ne peux t’en vouloir…et qui te souhaite d’être heureux même si ce doit être avec elle. Parce que je le pense, sincèrement.
Et pourtant au fond…je n’ai plus que des remords pas de regrets. C’est déjà ça. L’impression de passer à côté de quelque choe qui aurait pu être authentique, magique. L’impression de manquer quelque chose et l’envie de te le faire comprendre, de voler l’uniforme de Cupidon et de t’envoyer des flèches dorées de parfums et de sentiments. Mes sentiments.
Mais je ne suis qu’une petite fille impuissante qui rampe à tes pieds. Une petite fille qui ne cesse de regarder les feuilles mortes qui jonchent le sol en pensant que c’est chaque morceau de son cœur qui arpente les rues jusqu’à ta porte…